Le métier de charpentier couvreur représente un pilier essentiel du secteur du bâtiment, associant des techniques ancestrales à une vision moderne de la construction. Véritable artisan des hauteurs, ce professionnel conçoit, fabrique et installe les structures qui soutiendront les toitures avant d’assurer leur couverture et leur étanchéité. Face aux enjeux contemporains d’efficacité énergétique et de construction durable, cette profession connaît un regain d’intérêt et une évolution constante de ses pratiques.
Les étapes clés pour accéder au métier
L’accès au métier de charpentier couvreur passe par différentes voies de formation, adaptées aux projets professionnels de chacun. La double compétence en charpente et en couverture constitue le socle de ce métier, accessible par plusieurs parcours diplômants qui permettent d’acquérir les techniques nécessaires à la pratique professionnelle.
Voici les principales formations qui vous permettront d’exercer ce métier :
Diplôme | Durée | Spécialisation | Niveau |
---|---|---|---|
CAP Charpentier bois | 2 ans | Construction, restauration, rénovation | Niveau 3 |
CAP Couvreur | 2 ans | Techniques de couverture et étanchéité | Niveau 3 |
BP Couvreur | 2 ans après CAP | Approfondissement couverture | Niveau 4 |
Bac Pro Technicien constructeur bois | 3 ans | Techniques avancées de construction bois | Niveau 4 |
BTS Systèmes constructifs bois et habitat | 2 ans | Gestion de projets bois | Niveau 5 |
BTS Enveloppe du bâtiment | 2 ans | Spécialisation façades et étanchéité | Niveau 5 |
En parallèle des formations diplômantes traditionnelles, l’apprentissage auprès des Compagnons du Tour de France offre une expérience unique et particulièrement valorisée dans le secteur. Ce parcours permet aux jeunes de moins de 25 ans de voyager tout en se formant auprès de professionnels reconnus, combinant acquisition de compétences techniques et transmission de valeurs telles que le respect et la solidarité.
Pour les adultes en reconversion professionnelle, des organismes comme l’AFPA proposent des formations qualifiantes comme le Titre Professionnel de Couvreur-Zingueur, d’une durée d’environ 7 mois. Cette formation intensive permet d’acquérir rapidement les compétences nécessaires pour exercer le métier.
Savoir-faire et qualités indispensables
Le métier de charpentier couvreur exige un ensemble de compétences techniques précises, associées à des aptitudes physiques et psychologiques spécifiques. La pratique quotidienne en hauteur et les manipulations de matériaux lourds nécessitent une préparation adéquate et des qualités personnelles adaptées.
Les compétences techniques essentielles comprennent :
- Lecture et interprétation de plans : capacité à traduire des dessins techniques en structures réelles
- Maîtrise des calculs de charpente : dimensionnement des pièces, calculs de pente et d’angle
- Connaissance approfondie des matériaux : bois, zinc, ardoise, tuiles et leurs spécificités techniques
- Techniques d’assemblage : maîtrise des différents types de liaisons entre éléments de structure
- Méthodes d’étanchéité : application des techniques adaptées à chaque configuration de toiture
- Utilisation d’outils spécifiques : outils de découpe, de fixation et de levage
Au-delà des compétences techniques, le métier requiert des aptitudes physiques et psychologiques particulières :
- Absence de vertige et aisance à travailler en hauteur
- Endurance physique pour supporter le travail en extérieur par tous temps
- Précision et minutie dans l’exécution des tâches
- Sens aigu de la sécurité et respect strict des protocoles
- Capacité d’adaptation aux différentes configurations de chantier
- Esprit d’équipe pour coordonner les interventions avec d’autres corps de métier
Les domaines d’intervention et spécialisations
Le charpentier couvreur intervient sur divers types de projets, de la construction neuve à la rénovation, en passant par la restauration de patrimoine. Sa double expertise lui permet d’assurer la continuité entre la structure porteuse et l’enveloppe du bâtiment, garantissant ainsi cohérence et qualité d’exécution.
Voici les principaux matériaux utilisés et leurs applications spécifiques :
Catégorie | Matériaux | Applications | Caractéristiques |
---|---|---|---|
Matériaux traditionnels | Tuiles en terre cuite | Habitations traditionnelles, bâtiments historiques | Durabilité, esthétique régionale |
Ardoises naturelles | Bâtiments de caractère, monuments historiques | Élégance, résistance aux intempéries | |
Zinc et cuivre | Ouvrages complexes, éléments d’étanchéité | Malléabilité, longévité | |
Matériaux composites | Tuiles béton | Constructions économiques | Rapport qualité/prix, facilité de pose |
Bacs acier | Bâtiments industriels, agricoles | Légèreté, rapidité d’installation | |
Membranes d’étanchéité | Toitures terrasses, toits plats | Performance d’étanchéité, isolation thermique |
Parmi les secteurs porteurs, la rénovation énergétique offre d’importantes opportunités de développement. L’amélioration de la performance thermique des bâtiments existants passe notamment par l’isolation des toitures, domaine où le charpentier couvreur joue un rôle central. La restauration du patrimoine historique constitue une autre spécialisation valorisante, exigeant des techniques traditionnelles et une connaissance approfondie des matériaux d’époque.
Insertion professionnelle et opportunités
Le secteur du bâtiment offre de nombreuses possibilités d’emploi aux charpentiers couvreurs qualifiés. La demande reste soutenue, tant pour les constructions neuves que pour la rénovation du parc immobilier existant, créant un contexte favorable à l’insertion professionnelle.
Les principaux employeurs se répartissent selon la cartographie suivante :
- Entreprises artisanales de charpente-couverture (1 à 10 salariés) : ces structures, souvent familiales, interviennent principalement sur des chantiers de proximité et forment la majorité des employeurs du secteur
- PME spécialisées (10 à 50 salariés) : ces entreprises réalisent des chantiers plus importants et peuvent proposer des spécialisations techniques
- Grandes entreprises du BTP : elles intègrent des divisions dédiées à la charpente et à la couverture pour des projets d’envergure
- Collectivités territoriales et établissements publics : services techniques chargés de l’entretien du patrimoine bâti
- Entreprises de restauration du patrimoine : spécialisées dans les techniques traditionnelles appliquées aux monuments historiques
Les profils particulièrement recherchés par les employeurs incluent les zingueurs qualifiés, capables de réaliser des ouvrages d’étanchéité complexes, les experts en étanchéité maîtrisant les nouveaux matériaux et techniques d’imperméabilisation, ainsi que les installateurs de systèmes photovoltaïques intégrés, alliant compétences en couverture et connaissances en énergies renouvelables.
Évolutions récentes du secteur
Le métier de charpentier couvreur connaît des transformations significatives, portées par les évolutions réglementaires et technologiques du secteur de la construction. Ces changements redéfinissent progressivement les pratiques et compétences requises.
La Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020) impose de nouvelles exigences en matière de performance thermique des bâtiments, avec un impact direct sur les techniques de pose et les matériaux utilisés. L’isolation renforcée des toitures devient la norme, nécessitant des méthodes d’installation spécifiques pour garantir la continuité de l’isolation et limiter les ponts thermiques. Les charpentiers couvreurs doivent maîtriser les techniques d’étanchéité à l’air et intégrer des solutions comme les écrans de sous-toiture hautement perméables à la vapeur d’eau, conciliant étanchéité et gestion de l’humidité.
La digitalisation transforme progressivement les méthodes de travail. Les logiciels de conception assistée par ordinateur (CAO) permettent désormais de modéliser précisément les charpentes en 3D avant leur fabrication, optimisant les découpes et limitant les déchets. Sur le terrain, l’utilisation de drones d’inspection facilite les diagnostics de toiture sans échafaudage préalable, améliorant la sécurité et la précision des interventions. Ces technologies nécessitent de nouvelles compétences numériques, que les professionnels doivent intégrer à leur savoir-faire traditionnel.